Véronique Duval

Depuis l’enfance où elle s’est ennuyée convenablement entre les rives de la Loire, de la Garonne et de la Manche, l’auteure éprouve une passion pour le langage. Elle renonce définitivement à devenir vétérinaire à 10 ans, échoue sur la voie vers une carrière de danseuse à 15 ans et s’intéresse alors à l’ethnologie.

Lorsqu’elle entame à Bordeaux au début des années 80 des études de journalisme, c’est dans le projet de devenir « grand reporter ou rien ». Un stage dans un grand quotidien régional l’amène à opter pour la seconde voie. Elle se tourne vers la communication d’entreprise, promise à un avenir radieux par les lois Auroux. Après cinq années dans un cabinet-conseil renommé, nocturnes et week-ends compris, elle frôle ce que personne n’appelait encore le burn-out et fait connaissance avec les parents de Pôle emploi : l’anpe et les assédic. Grâce à ces services publics (nous sommes en 1990), elle peut concrétiser son projet de formation d’une année au Celsa-ParisIV, ce qui lui permet d’interviewer enfin de grands reporters et de valider un 3e cycle. Devenue parisienne, elle plonge les sept années suivantes dans le monde des intermittents du spectacle et du documentaire audiovisuel, versant production puis versant diffusion à la création de la chaîne Odyssée. En 1998, en manque d’arbres et d’horizons, elle s’installe avec sa famille recomposée en Charente-Maritime, dans une petite ville aux toits de tuiles près d’une gare TGV, d’un rivage et d’un fleuve. En 2000, elle accueille avec joie la naissance de son fils et augmente sa consommation d’aliments biologiques. En 2004, elle commence le taï-chi-chuan et se décide à se mettre sérieusement à écrire.

Quelques nouvelles et fragments plus tard, elle devient correspondante de presse pour un quotidien régional, puis journaliste pour un hebdomadaire départemental. Elle y découvre le récit épique des matchs de rugby en même temps que le charme intemporel des comptes-rendus, fournis en abondance par les correspondants, des assemblées générales d’associations de chasse et des parties de grillades d’anciens combattants. Une collaboration avec un rédacteur en chef aussi bienveillant que débordé lui donne le goût des dossiers sensibles et des éditos incisifs. La pingrerie des actionnaires la pousse dans les bras du service public. Elle devient rédactrice en chef adjointe d’un magazine municipal, puis rédactrice en chef d’un mensuel de 24 à 32 pages. Elle se familiarise avec les politiques publiques, les programmes urbains, les rentrées scolaires, la réfection des voiries et le service d’eau potable. Elle se frotte aux jargons de cent métiers municipaux et aux réalités politiques locales.

Sept ans et sept cents articles plus tard, elle se décide à écrire au long cours. Depuis 2017, elle est écrivain, mais aussi coresponsable de la maison d’édition La nage de l’ourse et professeur de taï chi chuan. Ce qui explique en partie que son jardin rempli d’arbres fruitiers est aussi squatté par les ronces, les orties et la bardane, toutes plantes utiles ailleurs.